Jeux olympiques de Munich - 1972

Date : du 26 août au 11 septembre
Pays : 121 (comités olympiques nationaux)
Athlètes : 7 134 (6 075 hommes, 1 059 femmes)
Épreuves : 195

Mark Spitz, des États-Unis
Les Jeux de Munich furent ceux d'un seul homme, le nageur Mark Spitz, des États-Unis. Spitz établit un record de tous les temps en gagnant sept médailles d'or (100 m et 200 m style libre, 100 m et 200 m papillon, et les trois relais). C'était plus de médailles d'or que le total réuni de la Grande-Bretagne, de la France et du Canada.

Le 4 septembre, Spitz remportait sa dernière médaille au relais quatre nages. Moins de 24 heures plus tard, 8 terroristes palestiniens, membres du groupe « Septembre noir » qui prônait la destruction d'Israël, firent irruption dans le village olympique et tuèrent 2 athlètes israéliens. Les terroristes prirent 9 otages juifs et exigèrent la libération de 200 prisonniers palestiniens. Le tout se termina par une fusillade à l'aéroport de Munich, où les neuf otages, trois terroristes et un policier perdirent la vie. Le président du C.I.O., Avery Brundage, suspendit les compétitions pendant 34 heures, mais l'olympisme se trouva changé à jamais.



Valery Borzov de l'U.R.S.S.
Malgré cette tragédie, les Jeux continuèrent. Roland Matthes, de la R.D.A. remporta deux médailles d'or (100 m, 200 m dos), alors que l'Australienne de 15 ans Shane Gould gagnait trois médailles individuelles (200 m et 400 m style libre et 200 m quatre nages). En athlétisme, Lasse Viren, de la Finlande, triompha au 5 000 mètres et au 10 000 mètres, alors que le Soviétique Valery Borzov remportait l'or au 100 mètres et au 200 mètres. C'est une compatriote de Borzov, Olga Korbut, qui fut la reine des Jeux, car elle récolta quatre médailles, dont trois d'or en gymnastique.

Olga Korbut, quadruple médaillée en gymnastique
Contre toute attente, l'U.R.S.S. décrocha le titre olympique au basketball, dans la confusion la plus totale. En finale, les États-Unis menaient par un point alors qu'il restait trois secondes à jouer. Les Soviétiques relancèrent l'attaque, mais le ballon quitta le terrain à une seconde de la fin. Une dernière tentative échoua et le match sembla terminé. Soudainement, le secrétaire-général de la Fédération internationale de basketball intervint en affirmant qu'une erreur de chronométrage était survenue lors de la dernière séquence de jeu et que les trois dernières secondes devaient être rejouées. L'U.R.S.S. profita de ce sursis pour marquer un panier et battre les États-Unis pour la première fois de l'histoire des Jeux olympiques, par le score de 51 à 50.


Faits saillants canadiens

Athlètes : 208 (158 hommes, 50 femmes)
Porte-drapeau : Douglas Rogers (judo)

- Une controverse éclata autour de Charlie Francis lorsque ce dernier refusa de prendre part à l’épreuve du 200 mètres à laquelle il était inscrit. Déçu de sa performance au 100 mètres, Francis confia à son entraîneur Paul Poce qu’il allait déclarer forfait pour la course du 200 mètres. Or, courir le 200 mètres faisait partie de son programme d’entraînement pour le 100 mètres. La délégation canadienne tergiversa longtemps sur la sanction à lui infliger et finalement le réprimanda par écrit. Après sa carrière de sprinter, Charlie Francis est devenu l’entraîneur du célèbre Mazda Track Club de Toronto, qui comptait sur un jeune coureur de talent, Ben Johnson. C’est Francis qui a fait de Johnson le plus puissant sprinter de sa génération. Le génie de Francis a été de comprendre que le 100 mètres était une épreuve où chaque mouvement, comme une mécanique, devait être exécuté avec une grande précision. Malheureusement, Francis favorisait l’utilisation de substances illégales afin d’atteindre le summum de la performance et le scandale Ben Johnson en 1988 l’a banni à jamais du milieu de l’athlétisme canadien.

- Le poids super-lourds Carroll Morgan a bien commencé le tournoi avec une victoire par décision partagée (3-2) contre Fatai Ayinla-Adekunle du Nigeria lors des huitièmes de finale. Mais il s’est incliné en quarts de finale lors d’un combat furieux contre le Suédois Hasse Thomsen. Au premier round, Morgan a envoyé son rival au tapis pour un compte de huit. Lors de la dernière reprise, c’est le Suédois qui a expédié le Canadien au sol. Morgan s’est relevé au compte de cinq, mais l’arbitre a mis fin au combat.

- L'haltérophile Keith Adams (poids moyens) était l’haltérophile canadien le plus prometteur de sa génération, car il excellait au développé et à l’arraché. Il a soulevé 137,5 kilogrammes lors du développé, une déception pour lui. Cette contre-performance l’a affecté lors de l’arraché ; il a échoué ses trois essais et a été contraint à l’abandon.

- En natation chez les dames, Donna-Marie Gurr s'est emparée de la médaille de bronze au 200 mètres dos. Dans le 400 mètres quatre nages, Leslie Cliff mena la course pendant les 75 premiers mètre et abaissa le record mondial lors de la finale, mais ce ne fut pas suffisant pour qu’elle remporte la médaille d’or, puisque l’Australienne Gail Neall la devança par 60 centièmes de seconde.

Bruce Robertson
- En finale du 100 mètres papillon Bruce Robertson n’a été devancé que par l’Américain Mark Spitz, qui remportait sa quatrième médaille d’or à Munich. Robertson, qui avait appris à nager dans l’océan Pacifique, n’a commencé à s’entraîner dans une piscine de compétition que deux ans avant les Jeux olympiques de Munich. Lors des cérémonies d’ouverture, son coéquipier Byron MacDonald s’est fait une hernie pendant le défilé des athlètes. Cette blessure lui a grandement nui lors du 200 mètres papillon, mais il s’est repris avec brio au 100 mètres papillon, se qualifiant pour la finale et terminant en sixième place. Robertson a mérité aussi une médaille de bronze dans le relais 4 x 100 mètres quatre nages.

- À sa première participation en pentathlon moderne aux Jeux olympiques, le Canada termina au 19e et dernier rang. Lorsque quatorze concurrents, représentant six pays, subirent un test de dopage qui s’avéra positif, l’équipe canadienne aurait pu grimper en treizième position. Mais le C.I.O. ne suspendit aucun athlète, puisque les drogues utilisées, le valium et le librium, n’étaient interdites que par la Fédération internationale de pentathlon.

- Au tir à l'arc, Donald Jackson a gardé la troisième position pendant trois journées de la compétition, mais la très grande pression de la compétition olympique l’a fait glisser jusqu’à la sixième place. Son pointage de 2 437 était quand même de 128 points plus élevé que son meilleur score sur la scène internationale. Son coéquipier Wayne Pullen a déçu quelque peu, se classant en 41e place, puisque avant le début des Jeux, plusieurs experts le plaçaient au troisième rang de la hiérarchie mondiale derrière l’Américain John Williams, futur médaillé d’or, et le Soviétique Victor Sidorouk.

- David Miller, John Ekels et Paul Côté, trois amis de Vancouver, avaient fait le pari, quatre ans plus tôt, de remporter une médaille en voile à Munich. Ils ont relevé le défi obtenant le bronze dans la classe soling. Ils ont manié avec brio le bateau qui était la propriété de Bob Brodie, un homme d’affaires de la Colombie-Britannique. David Miller bénéficiait d’une grande expérience olympique, puisqu’il avait terminé septième dans la classe star à Tokyo en 1964 et il avait pris la quatrième position avec Steve Tupper en classe dragon à Mexico en 1968.

- À Munich, le Canada participait pour la première fois au water-polo aux Jeux olympiques. Afin de se qualifier pour les Jeux de Munich, le Canada devait terminer parmi les quatre premiers aux Jeux panaméricains de Cali en 1971. Il obtint le cinquième rang, mais lorsque les Brésiliens se désistèrent, les Canadiens les remplacèrent. Les Canadiens ont perdu leurs cinq rencontres pour terminer en 16e place.



Or
Argent
Bronze
Total
1.
U.R.S.S.
50
27
22
99
2.
États-Unis
33
31
30
94
3.
Allemagne de l'Est
20
23
23
66
4.
Allemagne de l'Ouest
13
11
16
40
5.
Hongrie
6
13
16
35
6.
Japon
13
8
8
29
7.
Pologne
7
5
9
21
8.
Bulgarie
6
10
5
21
9.
Italie
5
3
10
18
10.
Grande-Bretagne
4
5
9
18
22.
Canada
0
2
3
5

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