Le All-England Croquet Club

Wimbledon, c’est La Mecque du tennis. Depuis 1877, les grands de ce sport rêvent de remporter ce tournoi. Triompher une seule fois à Wimbledon, c’est la consécration. Depuis toujours son gazon impressionne et fait vibrer les stars du tennis.

En 1869, le All-England Croquet Club situé en banlieue de Londres connût une crise financière. On ajouta le tennis pour sauver le club, mais ce ne fut pas suffisant, alors Henry Jones proposa d’organiser un tournoi de tennis sur le gazon de Worple Road à Wimbledon. Du 9 au 16 juillet 1877, les Internationaux de Grande-Bretagne y furent disputés et Spencer Gore devint le premier champion de Wimbledon.

De 1877 à 1921 on joua le Challenge Round, c’est-à-dire que le tenant du titre était qualifié d’office pour la finale contre le gagnant du tournoi. En 1878 Spencer Gore s’inclina en finale contre Frank Hadow, un planteur du Sri Lanka en vacances à Londres. Hadow dérouta complètement Gore avec un nouveau coup inusité : le lob. La même année, un dénommé Myers introduisit le service au dessus de la tête.

Les femmes furent admises à Wimbledon en 1884. La première grande championne fut Charlotte Lottie Dod qui joua vêtue de la tenue traditionnelle des joueuses de l’époque, c’est-à-dire la jupe longue et le corset. En 1887, elle gagna le tournoi à l’âge de 15 ans. À 25 ans, cinq fois championne de Wimbledon, elle abandonna le tennis pour se consacrer au golf.

La consécration du tournoi

La folie gagna Wimbledon en 1919. Pour la première fois des amateurs dormirent aux portent du club ; tous voulaient assister à la finale féminine qui opposait le prodige français Suzanne Lenglen à la plus grande joueuse d’avant-guerre Dorothea Lambert-Chambers. Lenglen fut couronnée pour la première fois.

Les choses tournèrent au vinaigre pour Lenglen en 1926. La championne ne se présenta pas pour un match de simple sur le court central, elle qui avait demandé une modification à l’horaire. L’incident prit de l’ampleur car la reine d’Angleterre était venue expressément pour la voir jouer. Le lendemain les journaux anglais tombèrent à bras raccourcis sur la pauvre Lenglen.

Au cours des années 1920, Bill Tilden goûta aussi à la gloire de Wimbledon. Champion en 1920 et 1921, il conquit le coeur des Londoniens.

Wimbledon devint un événement tellement populaire qu’en 1922 les organisateurs furent contraints de déménager le tournoi à Church Road, le site actuel. Le nouveau central, avec ses 10 000 places assises, fut rapidement le théâtre d’exploits remarquables. La championne à la visière Helen Wills-Moody y fut sacrée à huit reprises en simple. De 1924 à 1929 les Mousquetaires - Cochet, Lacoste et Borotra - dominèrent Wimbledon aussi bien en simple qu’en double.

Le tennis «open»

De 1960 à 1971, les Australiens régnèrent sur le tournoi avec dix succès en douze ans. Cette suprématie commença à lasser le fidèle public londonien.

Le premier Wimbledon de l’ère open fut un véritable succès aux guichets. Les Anglais retrouvaient avec plaisir les champions du passé qui étaient devenus professionnels. La finale opposa deux professionnels et c’est Rod Laver qui l’emporta contre son compatriote Tony Roche. Wimbledon sortit grandi de la révolution tennisque.

Le tournoi de 1973 fut marqué d’une grêve. Soixante-dix-huit des cents meilleurs joueurs boycottèrent la quinzaine pour protester contre la suspension de Nikki Pilic qui avait refusé de jouer en coupe Davis. C’est Jan Kodes triompha chez les hommes.

Au milieu des années 1970, une nouvelle génération de joueurs a fait son apparition. Ce sont les Connors, Borg, Evert et Navratilova qui dominèrent la compétition. Les supervedettes avaient maintenant le statut de rock star à Wimbledon. Borg triompha cinq années consécutives, tandis que Navratilova effaca la marque de Wills-Moody avec une neuvième palme qu’elle gagna en 1990.

L’amélioration de l’équipement modifia le style de jeu. Les services, toujours plus puissants et les échanges toujours plus court. Les récents succès de Becker, Edberg, Stich, Sampras et Federer en sont la preuve. Cela ne diminue en rien les exploits des champions d’aujourd’hui. Après tout Sampras et Federer ne sont-ils pas parmi les plus grands champions de Wimbledon ?

Wimble-Borg

Bjorn Borg est peut être considéré, à juste titre, comme le plus grand joueur du tennis open. Intraitable sur terre battue, il conquit, contre toute attente, le gazon de Wimbledon en améliorant son service et sa volée. Ses cinq victoires consécutives le firent entrer dans la légende.

La série de succès de Borg commença en 1976. En finale il élimina le Roumain Illie Nastase en trois petites manches. Les trois victoires suivantes furent sans histoire. Il était tout simplement au sommet de son art.

En 1980, ce fut le premier duel Borg-McEnroe. Sûrement la plus belle confrontation que Wimbledon connut. Les joueurs étaient totalement à l’opposé, autant au niveau du style de jeu que du caractère. La première manche fut dominée par le gaucher américain, alors que Borg enleva les deux manches suivantes. Du quatrième set, on ne se souvient que du bris d’égalité. Ce fut le fait saillant de l’année en tennis : vingt-deux minutes d’émotion, trente-quatre points joués d’une façon magistrale et McEnroe qui égale le match à deux manches. Borg gagna finalement la manche décisive 8-6 pour son cinquième titre consécutif. L’année suivante, les deux hommes se retrouvèrent à nouveau en finale. McEnroe mit fin à la séquence de 41 victoires consécutives du Suédois à Wimbledon. Ce fut le dernier match du légendaire Bjorn Borg sur le gazon anglais.

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